Une Vache qui pisse dans un dico

"Noctis longitudo stupris et flagitiis continebatur" (Cicéron)

12.7.05

Exercices de style

Le principe _est-ce nécessaire de le préciser?_est d'une simplicité extrême! Cet extrait de René de Chateaubriand a été tout spécialement choisi pour être massacré... le but étant de le réécrire suivant différents styles, qui sont plus ou moins imposés aux candidats... "L'automne me surprit au milieu de ces incertitudes : j'entrai avec ravissement dans le mois des tempêtes. Tantôt j'aurais voulu être un de ces guerriers errant au milieu des vents, des nuages et des fantômes ; tantôt j'enviais jusqu'au sort du pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l'humble feu de broussailles qu'il avait allumé au coin d'un bois. J'écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays, le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs. Le jour je m'égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu'il fallait peu de choses à ma rêverie : une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s'élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d'un chêne, une roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait! Le clocher du hameau, s'élevant au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards ; souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent : j'aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait ; je sentais que je n'étais moi-même qu'un voyageur ; mais une voix du ciel semblait me dire : "Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur demande." "Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie!" Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon coeur." Bon courage!!!

13 Comments:

At 13/7/05 00:36, Blogger Dolufan said...

Litote

"Lorsque l'automne arriva, je ne savais plus trop où j'en étai. Parfois, je me sentais assez énergique, d'autres fois un peu moins. Le chant du berger n'était pas très gai, et me donnait un peu le bourdon.
Le jour, je faisais de petites promenades. Quelques éléments du paysage me laissaient entendre que je n'étais pas si mauvais poète. Il me semble que je ne détestais pas regarder les clochers, oiseaux, feuilles d'arbres et autres bagatelles. J'en avais assez de rester ici, à ne rien faire, alors que les oiseaux n'avaient pas l'air malheureux du tout. Mais une petite voix intérieure me retenait. Alors je prenais un air un peu tristounet en espérant que quelqu'un me prenne en pitié."
Fanfan

 
At 13/7/05 00:43, Blogger Dolufan said...

Antonymique

"Le printemps ne me surprit pas, je savais où j'en étais ; j'étais dégoûté de rentrer dans la saison chaude. J'étais las de la nature, de mes promenades, de la seule compagnie des animaux de la forêt, pas même un oiseau dans le ciel pour me distraire un peu. J'étais tellement occupé que je ne pouvais sortir que la nuit, mais bon, je ne me plaignais pas, mon coeur était paisible et aucune tristesse ne venait obscurcir mon séjour. J'étais si bien et cela au su de tout le monde, d'ailleurs, personne ne vint essayer de me réconforter pour me dire d'être encore patient. Cela eut été inutile car au final je n'avais nulle envie de m'en aller dans d'autres espaces. Et bien qu'au début, la solitude avait été pesante, le doux climat de la région enchanta mon humeur et c'est avec la paix au coeur que je passais mes journées."
Dothy

 
At 13/7/05 00:50, Blogger Dolufan said...

Injurieux/Vulgaire

"Saloperie de bon dieu de saison! çà fout le cafard! Un coup, j'voulais être un connard de soldat, un coup un ptit berger à la con qui se pêle comme un trou du cul! Il braillait comme un pochtron en se croyant drôle alos qu'il etait pitoyable!
Le jour, je me perdais dans ces bruyères à la con. Alors y'avait des idées de merde qui venaient fourrer leur nez dans ma caboche. Et cette putain de mère-nature qui voulait me faire croire qu'elle était encore là pour moi! Quelle conne! J'avais envie de me tirer de ce pays de merde, de ce monde de merde, même Dieu était une merde à me raconter des conneries et à se la péter façon "je suis tout puissant"! J'avais envie de foutre le feu, de balancer des éclairs et de buter tout ce monde qui craint, tellement j'avais la rage!"
Fanfan

 
At 13/7/05 01:00, Blogger Dolufan said...

Onomatopées

"A l'automne, j'étais un peu hum hum... Dehors, çà faisait vvvvvvv. J'aurais voulu être un mec qui fait SCHLACK CRAC HOUHOU, ou bien alors crcrcric mmmhh. Les lalala du berger étaient snifsnif. Mais les lalala sont toujours snifsnif, même quand ils sont hahaha.
Le jour çà faisait vvvvvv dans la forêt, ffffff au-dessus des maisons, breubreubreu dans la mousse, crack dans la roche ; les cuicui allaient loin. Alors j'étais snifsnif, et TADADA!"BLABLA! disait Dieu, UN JOUR, TU SERAS UN CUICUI."
Vite! Crack boum vrom! Ah! soupirais-je! Grrr, grumblumblum! siiii, blalalaeup, niarkniark!"
Fanfan

 
At 13/7/05 15:50, Blogger Dolufan said...

Félicitations Fanfan !
Dès que la crêperie me laissera un petit bout de cerveau, je rajouterai mes essais aux tiens...
Lu

 
At 29/7/05 23:03, Blogger Dolufan said...

Analyse logique

"L'été passé, c'est l'automne qui arriva et il me surprit au milieu de mes incertitudes car effectivement je ne savais pas quoi faire. Tantôt j'aurais voulu être un de ces guerriers errant au milieu des vents car alors j'avais l'âme belliqueuse; tantôt j'enviais jusqu'au sort du pâtre. Notre coeur est un instrument incomplet car il n'est jamais complet.
Le jour, quand ce n'était pas la nuit, je m'égarais sur de grandes bruyères car je ne trouvais pas mon chemin. Le clocher du hameau, par sa hauteur, a su attirer mes regards ; j'ai souvent aussi regardé les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête et j'imaginais les bords lointains o^ils se rendaient car je ne pouvais les voir de mes propres yeux. J'aurais voulu être sur leurs ailes mais c'était impossible car l'homme avec son coeur incomplet ne peut voler sur les ailes des oiseaux même quand il le désire. J'étais tourmenté ; je me comparais à ces oiseaux voyageurs même si je ne voyageais pas et une voix du ciel, qui était peut-être la voix de Dieu mais peut-être pas non plus semblait me dire : "Ce n'est pas le moment de voyager." Mais, celà je le savais déjà. Et comme celà me rendait triste, comme je souffrais de mon coeur incomplet, je m'écriais grâce à de fortes cordes vocales : "Levez-vous vite, orages désirés pour m'emporter!" Puis, je marchais, le visage enflammé par la pluie qui me cinglait et tellement transi que je ne sentais plus rien que ce coeur incomplet."
Dothy (par procuration)

 
At 29/7/05 23:14, Blogger Dolufan said...

Désinvolte

"Bon. L'automne arriva, normal quoi! C'était pas trop mal parce qu'il me surprit au milieu de mes incertitudes et disons que le temps correspondait bien à mon état d'âme. Enfin rien de très grave. J'étais seul dans la nature, je me faisais des balades et je regardais autour de moi. Ah, y'a pas à dire, c'était très beau! Mais un peu monotone ce qui me faisait presque envier les oiseaux que je voyais voler et qui pouvaient aller d'un endroit à un autre. Je n'étais pas complètement à mon aise, il faut bien le dire car quand même j'ai entendu une voix venue du ciel. Non, non, pas une voix tonitruante mais une voix quand même qui me disait d'attendre encore un peu avant de partir. C'est vrai que j'avais envie de partir et tellement que d'un coup je me suis pris à implorer la providence de m'amener ailleurs. Mais bon, les coups de blues, çà arrive... Pour finir, je suis rentrée dans ma chaumière parce qu'il faisait sacrément un froid de canard, j'peux vous l'dire!"
Do (par procuration encore)

 
At 18/8/05 21:32, Blogger Dolufan said...

Ionescolaire

M.Smith : J'aime l'automne car le coeur est incomplet. Alors je n'aime pas l'automne car le coeur est mélancolique.
Mme.Smith : Le berger doit acheter une autre corde à sa lyre, sinon la feuille d'arbre se perdra sur les toits des églises.
M.Martin : Le vent souffle sur les oiseaux, alors je cours sur les bruyères!
Mme.Martin : Rêverie!
M.Martin(légèrement agacé) : Mélancolie!
M.Smith(impassible) : J'ai le visage enflammé car la cheminée fume sous la mousse.
Mme.Smith(rêveuse) : Une bière qui roule n'amasse pas la mousse...
Mme.Martin(l'interrompant) : La mort est tourmentée, mais je me réchauffe au coin du feu!
M.Smith : Migration! Migration! Migration!!
M.Martin : Ravissement! Ravissement!! Ravissement!!!
M. Smith : René!
(Tous le regardent avec horreur)
Mme.Smith : Je
M.Smith : Suis
M.Martin : Un
Mme.Martin : Chieur
Mme.Smith : Je
M.Smith : Suis
M.Martin : Un
Mme.Martin : Chieur
(De plus en plus fort, et de plus en plus vite, puis tous ensemble, hurlant)
Tous : Je... Suis... Un... Chieur! Je suis un chieur! Je suis un chieur! JesuisunchieurJesuisunchieurJesuisunchieurJesuisunchieur...
(De moins en moins fort, puis murmurant. Les acteurs devront s'éteindre sur scène, se désintégrer petit à petit)
Tous(mourrants) : je suis un chieur...
Tous(morts) : j'étais un chieur...
Le petit tas de cendres au milieu de la scène : Je renaîtrai chieur!!

 
At 18/8/05 22:05, Blogger Dolufan said...

Compt rendu de psychanalyse

"Franchement, je sais qu'il a dit çà pour m'emmerder, il peut pas me sentir, cet analyste! Il m'a trouvé une tendance à la paranoïa, et un très fort sentiment de persécution... Je vois pas où il a été pêcher çà, mais bon, j'ai rien dit, sinon le berger se serait énervé!
-Le berger?
-Oui, j'ai un berger dans la tête, mais c'est normal, c'est mon côté roots... il a dit que j'étais un musicien contrarié... et que donc je reportais toute ma sensibilité artistique sur des feuilles mortes... Il m'a conseillé aussi de me mettre aux anti-dépresseurs, parce qu'il me trouve un peut suicidaire ces temps-ci... c'est bon, çà peut arriver à tout le monde d'avoir tout le temps envie de mourir... c'est pas la mort, non plus... enfin bref... de toute façon, je sers à rien ici, alors que je sois suicidaire ou non, c'est pas çà qui fera que je manquerai à qui que ce soit quand j'aurai mis fin à mes jours... bon, je continue, sinon je vais vraiment y passer, et là, j'aurai l'air fin devant ma soeur, moi mort, elle au couvent... c'est pas une solution... surtout qu'il faut que je règle certaines choses avec elle, il paraît... je lui ai parlé de mon fantasme d'être un guerrier au milieu des nuages, il m'a dit "c'est sexuel"... m'enfin moi l'inconscient, j'y crois pas trop... une force qui me dominerait, je vois pas comment çà pourrait être possible, vu que la force qui domine le monde, c'est moi... C'est vrai, être Dieu le Très-Haut, c'est usant à force... et voir sa Création se désintégrer jusqu'à la plus petite feuille, il faut le dire, y'a de quoi déprimer... mais je suis pas d'accord avec lui, regarde Chactas, je suis pas tout le temps mélancolique! J'aime les petits oiseaux, la mousse qui frémit sur les troncs des arbres, le murmure du jonc dans l'étang, c'est ce que je lui ai dit d'ailleurs...
-Et il t'a répondu quoi?
-Il m'a dit d'arrêter de m'exposer aux vents d'automne, c'est pas bon pour moi, il paraît que çà me monte à la tête..."

 
At 28/10/05 21:58, Anonymous Anonyme said...

quand même trop fort les deux derniers !

 
At 29/10/05 14:28, Blogger Dolufan said...

Merci beaucoup, ô utilisateur anonyme!

 
At 29/10/05 18:58, Blogger Dolufan said...

désolée, en fait, c était moi l utilisateur anonyme.

do

 
At 5/12/05 12:41, Anonymous Anonyme said...

Pas mal du tout, mes préférés restent l'onomatopéique et le Ionescolaire (qui ressemble plus précisément à du cantatrice-chauvaire !

 

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