Une Vache qui pisse dans un dico

"Noctis longitudo stupris et flagitiis continebatur" (Cicéron)

29.10.05

Histoire polyphonique

Je vous fais part ici d'un de nos premiers essais d'écriture à trois voix...
"La brume où toutes les formes apparaissaient et disparaissaient soudainement." Celà donnait une impression de paysage immatériel, où toutes choses semblaient évanescentes et elle-même, alors qu'elle marchait à travers la campagne, d'une allure nonchalante, l'esprit rempli de pensées qui filaient les unes derrière les autres sans but précis, il lui semblait que son corps se disloquait pour devenir l'évanescence même, simple matière brumeuse, en pleine harmonie avec le paysage qui l'entourait. Il y a si peu encore tout allait si bien, et maintenant? Maintenant, elle savait ce qu'il lui restait à faire mais son esprit, loin de s'être encore pénétré de cette idée, refusait toute concentration, tout amer constat de la situation dans laquelle elle se trouvait. Le jour venait à peine de se lever, à peine si les pâles rayons du soleil, englués par la brume, parvenaient à chatouiller de leur douce lumière l'herbe verte et encore pleine de rosée des champs. Tout était calme. Pas un bruit hormis celuides oiseaux, chantant à tue-tête comme si la joie faisait encore partie de ce monde. Elle essayait de se repasser le film des évènements dans sa tête mais elle était trop engourdie pour celà et l'effort que celà lui coûtait ne réussissait qu'à lui faire échapper de temps à autre un vague soupir vide de sentiments. Une aube, telle que celle qu'elle était en train de vivre, était propice à effacer tout souvenir, tout sentiment d'une nuit quelque cauchemardesque qu'elle ait été et c'est ce dont justement elle avait peur car elle ne voulait, elle ne pouvait pas oublier! Mimosa s'arrêta et regarda autour d'elle : quelle paix, quel magnifique abondon de la nature! Ce matin semblait le premier matin du monde, pur de tout péché, tout frais de la main de Dieu. Elle leva son visage vers le soleil qu'elle devinait à travers la brume et se remit en marche. Hypothèse n°1 : Mimosa est une nonne qui vient de faire le péché d'amour avec un beau paysan. Horrifiée par son acte, elle va se suicider dans la rivière. Hypothèse n°2 : Mimosa vient de tuer son amant, elle va se confesser au curé du village qui dort encore au presbytère. Hypothèse n°3 : Mimosa est un vampire, encore jeune et c'est pour celà qu'elle est encore bouleversée par ses repas de sang ; elle rejoint sa tombe avant le lever du soleil. Do

3 Comments:

At 29/10/05 16:05, Blogger Dolufan said...

Hypothèse n°2 : Mimosa vient de tuer son amant, elle va se confesser au curé du village qui dort encore au presbytère.
Parvenue dans la cour du vieil écclésiastique sénile et lubrique, elle se laissa entraîner par une vive émotion, et, le sang coulant à flot dans ses veines, elle frappa à la porte, inconsciente de cette force brutale, quasi bestiale, depuis trop longtemps contenue dans son petit corps frêle et hésitant, et qui venait de causer la mort de son beau. Le curé, en entendant ce grondement proche de l'assaut d'un château fort dont la porte serait enfoncée par un bélier, se saisit de son courage et d'une chemise, qu'il laissa négligemment ouverte. Après un furtif regard dans le judas, il ouvrit non sans un soulagement à cette petite créature qu'il allait se faire un plaisir de consoler.
_Allons, Allons, mon enfant, lança-t-il d'une voix trainante, presque langoureuse, et découvrant un peu plus son torse parfaitement épilé, entrez et racontez-moi tout. Tenez, asseyez-vous là, ajouta-t-il en montrant un lit, encore défait, placé dans l'entrée.
_Ouais, s'tu veux... Répondit spontanément la jeune Mimosa, surprise dans l'évanescence de sa matière brumeuse.
Hypothèse n°1 : Le curé, l'esprit rempli de pensées qui filaient les unes derrière les autres sans but précis, se jeta sauvagement sur la fille qu'il étendit sur le lit et déshabilla.
Hypothèse n°2 : Il semblait au curé que son corps se disloquait pour devenir l'évanescence même, simple matière brumeuse en pleine harmonie avec cette fille qui l'entoura de ses bras et l'étreignit à lui couper le souffle.
Hypothèse n°3 : Mimosa commença alors la narration de sa rencontre avec son Jules, sans s'aperçevoir de la somnolence dont le saint monsieur fut peu à peu victime.

 
At 29/10/05 16:15, Blogger Dolufan said...

Hypothjèse n°3 : Mimosa commença alors la narration de sa rencontre avec son Jules, sans s'aperçevoir de la somnolence dont le curé fut peu à peu victime.
Et au bout d'un moment le saint homme s'assoupit tout à fait. Celà n'était pourtant pas lié au récit de Mimosa, que s'il avait entendu il aurait sûrement qualifié de péché, et dans lequel elle mettait tout son coeur et son ardeur poétique. Ce sommeil était la conséquence directe de sa nuit précédente, à la kermesse de l'école St Joseph, mais déjà Mimosa sort de sa brume intérieure et perçoit la situation. Elle s'endort à son tour sur le lit et aux côtés du curé.
Hypothèse n°1 : A son réveil, le curé retrouve son esprit de pensées qui filent toujours les unes derrière les autres et se jette sauvagement sur la fille étendue sur le lit et la déshabille.
Hypothèse n°2 : Arrive soeur Berthe qui les surprend dans cette situation, pourtant chaste, et court prévenir les autorités supérieures : c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase!
Hypothèse n°3 : Mimosa rêve qu'elle marche dans la brume de la campagne, avec feu son amant, son corps est léger, elle n'est plus qu'incarnation de cette évanescence...

 
At 29/10/05 16:17, Blogger Dolufan said...

PS : les deux suites sont dûes respectivement à Fanfan et Lu...

 

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